Botaniste: Promotion 2015-2017


Charles Robert Darwin (1809-1882) naturaliste anglais, le plus grand biologiste de son temps, a imposé la notion d'évolution biologique par la sélection naturelle.
Darwin a cherché à faire triompher ses conceptions scientifiques, après les violentes polémiques suscitées par l'Origine des espèces. L'étude des orchidées lui permet d'écrire avec de solides arguments : “Pouvons-nous être satisfaits d'admettre que chaque orchidée a été créée d'après un certain type idéal et que le tout-puissant Créateur n'a pas voulu s'en écarter ? N'est-il pas plus simple et plus intelligible d'admettre que toutes les orchidées doivent leurs caractères communs à leur descendance de quelque plante monocotylédone, et que la structure présente de leur fleur, si merveilleusement changée, a été la suite de lentes modifications, chaque modification utile ayant été fixée pendant le cours des changements incessants auxquels le monde a été exposé?”
Les descriptions de l'organisation des fleurs de nombreuses orchidées européennes et tropicales, sont accompagnées de figures précises, et d'analyses des processus de leur pollinisation.
S'appuyant sur les travaux de Robert Brown (1773-1858). Darwin étudie les homologies dans l'organisation des pièces florales des orchidées. Il montre que, “dans le cours régulier de l'évolution, chaque organe, originellement affecté à la réalisation d'un seul but, s'adapte par changements insensibles à des fonctions très différentes”.
Darwin recueille pendant ses voyages de l831 à 1836 des informations pour ses écrits sur l'évolution et sur la fécondation des orchidées par des insectes pollinisateurs.
Il avait ainsi prédit l’existence d'un insecte pollinisateur qui devait posséder une trompe de trente centimètres de long pour effectuer la fécondation de l'Angraecum sesquipedale dont l’éperon nectarifère avait une mesure équivalente. Ce n’est qu’environ quarante ans plus tard que l’on découvrit à Madagascar le papillon de nuit “Xanthopa morganii praedicta”, de la famille des Sphinx. Il possède une trompe de trente centimètres qu’il peut dérouler pour aspirer le nectar, ce faisant, le papillon cogne sa tête sur la colonne de l’orchidée et emporte en s’envolant les pollinies qu’il déposera à son insu sur le stigmate d’un autre Angraecum.
Darwin décrit ainsi la complémentarité des comportements des insectes pollinisateurs et de la structure des organes reproducteurs des orchidées.