Session de formation 2011/2013 :

Promo "Aimé Bonpland"


 

 

 

 

Aimé Bonpland

 

Botaniste Français

 

 

Aimé Jacques Alexandre Goujaud

dit Bonpland,

né le 29 août 1773 à La Rochelle 

mort le 11 mai 1858 à Paso de los Libres  (Argentine)

Naissance le 29 août 1773 à La Rochelle, Fils de Jacques-Simon Goujaud, chirurgien, et de Marguerite-Olive de La Coste.

 

Une vie "bien remplie"...

 

Les études

    Vers 1790, il quitte La Rochelle pour retrouver son frère Michel qui étudie la médecine à Paris. Durant cette période, Aimé Bonpland se lie d'amitié avec un autre étudiant en anatomie, Marie François Xavier Bichat.

    À partir de 1791, ils fréquentent également les cours de botanique donnés au Muséum national d'histoire naturelle où leurs professeurs sont les célèbres Jean-Baptiste de Lamarck, Antoine Laurent de Jussieu et René Desfontaines.

    En 1794, les deux frères Goujaud-Bonpland s'engagent dans l'armée comme médecins. Puis en 1795, Aimé Bonpland retourne à Paris poursuivre ses études qu'il termine en 1797.

    À cette époque, les talents d'Aimé Bonpland pour la botanique sont déjà reconnus par ses professeurs. Il passe de plus en plus de temps dans les serres du Jardin des Plantes où André Thouin lui fait découvrir les techniques d'acclimatation des plantes exotiques.

    En 1798, à Paris, Aimé Bonpland va alors faire la rencontre du déjà célèbre baron prussien Alexander von Humboldt (1769-1859). Ce jeune savant a déjà visité l'Europe en compagnie du naturaliste et écrivain allemand Georg Forster. Partout où passe Alexander Humboldt, ses connaissances en géologie, botanique, astronomie, mathématiques, langues etc. font forte impression dans les milieux scientifiques. Bonpland et Humboldt se lient d'amitié très rapidement tant leurs passions pour les voyages et les sciences les rapprochent.

 

Les expéditions

    A Madrid, Humboldt utilise ses relations diplomatiques pour se faire présenter à la cour du roi Charles IV d'Espagne. C’est là qu’ils rencontrent le nouveau directeur du Jardin botanique royal de Madrid, Antonio José Cavanilles. Devant l'enthousiasme et les connaissances des deux jeunes savants, Cavanilles les présente aux scientifiques espagnols. En peu de temps, le charisme et les relations de Humboldt leur permettent d'obtenir un visa royal pour l'ensemble des colonies d'Amérique du Sud. En juin 1799, Humboldt et Bonpland embarquent de La Corogne à bord du Pizzaro pour rejoindre Cuba. Pendant la traversée, une épidémie de fièvre jaune survient sur le bateau et le capitaine du Pizarro décide de débarquer au plus vite. Ainsi, en juillet 1799, Humboldt et Bonpland posent le pied dans le petit port de Cumana au Venezuela. Emerveillés par la richesse de la nature qu'ils découvrent dans les environs de Cumana, durant presque quatre mois ils collectent des échantillons botaniques, font des observations astronomiques, dressent des cartes et organisent un voyage qui doit les mener aux sources de l'Orénoque. Avant de partir pour le Haut-Orénoque, Bonpland envoie à André Thouin des caisses d'échantillons botaniques contenant plus de 1600 espèces dont plus de 500 sont nouvelles et accompagnées d'une description.

    Novembre 1799, ils partent de Cumana pour Caracas, puis traversent les savanes vénézuéliennes pendant plus d'un mois, et finalement atteignent grand fleuve Orénoque en avril 1800. Ils remontent alors le fleuve en pirogue, mais dans des rapides perdent une partie de leur matériel et évitent de justesse de se noyer. Ils reviennent à Cumana après plus de 10 mois et 2500 km parcourus. Durant la première partie de cette expédition, ils ont récolté de nombreux animaux, et 20 000 spécimens botaniques. Le tiers de leurs récoltes est détruit par l'humidité et les insectes, mais le bilan reste néanmoins considérable. Ils envoient leurs collections morcelées pour être certains que quelques parties arriveront. Une série sera envoyée par le fond, une autre capturée par les Britanniques (puis restituée à Humboldt par un acquéreur, des années plus tard). Novembre 1800, Humboldt et Bonpland embarquent pour Cuba. Leur périple n’est pas terminé, et en mars 1801, ils repartent de Cuba pour arriver à Carthagène en Colombie. De là, ils vont remonter le fleuve Magdalena pour arriver à Santa Fe de Bogotá en juillet 1801 ; et repartent (encore) en septembre 1801 pour Lima par voie de terre. Ils passeront deux mois à Lima avant de repartir (enfin) en décembre 1802 par bateau pour Guayaquil en Équateur, puis Acapulco au Mexique qu'ils atteignent en mars 1803 (c’est durant ce trajet que Humboldt observera le courant marin qui porte maintenant son nom).

 

Le nouveau monde

    En mai 1804, ils gagnent les États-Unis, Philadelphie et Washington. Ils rencontrent le président Thomas Jefferson et organisent leur retour en Europe.

Humboldt et Bonpland quittent le nouveau monde le 30 juin 1804 à bord de La Favorite, ils ramènent avec eux plus de 60000 échantillons représentant 6000 nouvelles espèces de plantes, des observations astronomiques, un nombre incroyable de notes géologiques, sociologiques, économiques, cartographique.

L'expédition de Humboldt et Bonpland, d'une durée de cinq ans, est l'une des plus remarquables expéditions scientifiques jamais réalisée.

 

La France

    Quand Bonpland arrive à Paris le Muséum ne lui propose pas le poste de naturaliste qu'il espérait. Humboldt rédige les publications de géographie, d'astronomie et de zoologie alors que Bonpland se concentre sur celles de botanique. Bonpland entreprend alors le classement et la publication des 60 000 spécimens botaniques ramenés dont il fait don au Muséum national d'histoire naturelle. Lorsque Étienne Pierre Ventenat le botaniste du jardin de Malmaison, la résidence de l'impératrice Joséphine, décède en 1808 c'est Bonpland qui le remplace. Devenu intendant général des domaines de Malmaison (et de Navarre par la suite), il reprend avec Pierre-Joseph Redouté la description des plantes cultivées dans ce jardin. Le jardin de Malmaison est à cette époque très prestigieux et reçoit toutes les plantes rares ramenées des campagnes Napoléoniennes et par les présents faits à Joséphine.

    Le 15 décembre 1817, il est élu correspondant de l’Académie des sciences (section de botanique).

 

L’Amérique du sud

    En 1816, il s'embarque avec diverses plantes européennes à destination de Buenos Aires où il avait obtenu un poste de professeur d'histoire naturelle. Il crée à Santa Anna (dans le Corrientes) une plantation. Il découvre par la suite le secret de la germination du maté, jusque là plante sauvage, ce qui permet désormais de le cultiver à grande échelle. En exploration dans le nord de l'Argentine, en 1821, il est arrêté par les troupes du dictateur du Paraguay, le docteur Francia, qui le maintient otage en résidence surveillée jusqu'en 1831. Durant sa détention, il reprend son métier de médecin auprès des Indiens Guaranis, monte une menuiserie, un hôpital, une pâtisserie, une distillerie et élève des troupeaux constitués par le troc de son exercice de la médecine. Une fois libéré, il s'installe au Brésil à San Borja où il reprend ses expériences agricoles.

 

Il meurt en 1858 à Paso de los Libres dans sa 86e année, sans jamais être retourné en France.