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Conférence de Elizabeth Chalot et Evelyne Guiriec, Claude Machuelle, Gaetan Richard, et Annie Falguieres : les orchidées indigènes du val d’Oise.

Ballade au bois de la Tour du Lay

Le bois de la Tour du Lay est situé dans le Vexin français, département du Val-d'Oise, à environ 40 km au nord de Paris. La présence d’un grand coteau calcicole, abritant la majorité des 18 espèces d’orchidées identifiées sur le site, contribue à la richesse floristique de ce bois.

La pelouse calcicole : il s’agit d’une pelouse rase, peu dense avec quelques arbustes. Le sol est pauvre en humus, bien drainé et peu épais, la roche calcaire pouvant apparaître par endroits. Elle est installée sur les coteaux des vallées et, lorsqu’elle est exposée au sud, elle bénéficie d’un ensoleillement maximum recréant un microclimat de type méditérranéen.

Les orchidées des pelouses calcicoles. On trouve en France entre 150 et 160 taxons d’orchidées sauvages qui occupent divers habitats : milieux secs (pelouses), milieux humides (prairies humides) ou encore les milieux forestiers. Quelques-unes apprécient les sols acides, d’autres apprécient les sols basiques (ou calcaires). Plusieurs orchidées poussent sur les sols calcaires : les ophrys (abeille, araignée, mouche...) et les orchis (militaire, singe, pyramidal, homme-pendu...) sont les plus typiques de ce milieu.

Reproduction : Une grande majorité d’orchidées de nos régions utilise les insectes comme moyen de reproduction (pollinisation). Pour les attirer, elles utilisent un grand nombre de stratagèmes. La forme et la couleur du labelle attirent certaines variétés d’insectes en leur offrant une belle piste d’atterrissage.


Pour ce qui concerne les organes reproducteurs, ils sont soudés en une colonne appelée gynostème, qui fait face au labelle. Chez les Orchidées de nos régions, des 6 étamines d’origine, seules 3 subsistent, dont une seule est fertile (sauf chez le Sabot de Vénus qui a deux étamines fertiles), les deux autres étant réduites à des points staminodaux à peine visibles. L’étamine fertile porte à maturité du pollen rassemblé en deux masses appelées pollinies, qui sont parfois placées au sommet d’un pédoncule. Pour les trois stigmates, deux sont soudés en une surface stigmatique glutineuse, et le troisième a évolué en une excroissance plus ou moins développée appelée rostellum, située entre la surface stigmatique et les pollinies, et dont la fonction est d’empêcher l’autofécondation. Le sommet du rostellum comporte le plus souvent une substance visqueuse chargée de coller les pollinies sur le corps de l’insecte pollinisateur. Enfin, l’ovaire comporte une seule loge et est infère (situé sous la fleur).


Méthode 1 : C’est le nectar qui attire l’insecte butineur. En plongeant au fond de la fleur, l’insecte bouscule deux sacs remplis de pollen : les pollinies, qui se fixent sur sa tête. En allant butiner une autre fleur, il fécondera involontairement celle-ci par le pollen transporté !

Papillons nocturnes : les fleurs sont généralement pâles, blanches ou verdâtres, avec un labelle étroit et pendant (les papillons nocturnes se nourrissant en vol stationnaire n'ont pas besoin de plate-forme de repos);

Papillons diurnes : fleurs vivement colorées (roses, rouges …); odeur fraîche et agréable émise en pleine journée; labelle plus ou moins horizontal, servant de plate-forme d'atterrissage.

Guêpes : fleurs vertes, rougeâtres ou brunâtres; labelle pouvant servir de plate-forme; nectar accessible (de nombreuses guêpes ont des pièces buccales courtes); ex. : la très commune listère (Listera ovata ) et les Epipactis.   

Abeilles : fleurs colorées de pourpre, de jaune ou de blanc; présences de guides à nectar; odeur fraîche et sucrée; labelle pouvant servir de plate-forme; nectar plus ou moins dissimulé. Exemples : de nombreux Orchis et Dactylorhiza.

Méthode 2 : Certaines orchidées diffusent une odeur imitant à la perfection le phéromones sexuelles émises par les femelles insectes. Les mâles ainsi attirés se posent sur la fleur, et les pollinies se collent aux insectes.

Méthode 3 : Le labelle de certaines orchidées (par ex. ophrys mouche, ophrys abeille...) est un leurre visuel sur lequel les mâles tentent de s’accoupler. Là encore, en se posant sur le labelle, les pollinies se collent sur la tête des mâles qui pourront alors transporter le pollen ailleurs. Les Ophrys. dans ce cas, la fleur est transformée en un véritable leurre sexuel.

Ophrys abeille                                      Ophrys araignée


Ophrys bourdon                                  Ophrys mouche


Sous un aspect plus banal, d’autres espèces se simplifient la vie en ayant recours à l’autopollinisation : le pollen de la fleur se dépose sur son propre stigmate, et la féconde C’est le cas chez l’Ophrys abeille (Les pollinies, dont les longs caudicules se dessèchent très rapidement après l'ouverture de la fleur (quelques heures suffisent) tombent sur le stigmate et viennent alors le féconder).
Cette autogamie entraîne fréquemment des anormalités de couleur, telles que la dépigmentation.


Présentation des photos prises lors de cette ballade, et puis des photos prises lors d’autres sortie présentées par nos adhérents que l’ on remercie.

 (bientôt un certain nombre seront mis sur notre site)